Les citronniers

Des années que Salma fait pousser ses citronniers. Même quand son mari est mort, même quand son fils est parti aux Etats-Unis pour y travailler, elle n'a jamais cessé de s'occuper de ses arbres, ni de servir des citronnades savoureuses à tous ses visiteurs. Tout change lorsque de l'autre côté de la clôture de son modeste verger s'installe un ministre israélien et que les hommes chargés de sa sécurité exigent que l'on arrache les citronniers susceptibles d'abriter des terroristes. Profondément attachée à ses arbres magnifiques, Salma refuse de s'en laisser déposséder. Déterminée à aller jusqu'au bout pour sauver sa plantation, elle se rend chez un avocat qui l'emmènera jusqu'à la Cour Suprême d'Israël...

Les citronniers n'est pas qu'un film de plus autour de la question israélo-palestinienne, pas seulement. Bien sûr, ce verger ceinturé de clôtures par des militaires sourcilleux constitue le symbole fort d'un conflit qui s'éternise, parce qu'il cristallise les passions et sépare deux pays. Derrière tout cela, il y a pourtant autre chose : le combat simple d'une femme pour sa terre et les souvenirs qu'elle garde, une histoire d'amour impossible aussi, et enfin une complicité inattendue qui lentement se noue entre la femme du ministre et sa courageuse voisine. Parce que la caméra d'Eran Riklis s'attache plus à ses personnages qu'à leurs causes, son film évite toute simplification, dépassant les caricatures partisanes pour plonger dans une humanité commune qui transcende les barrières (y compris celle de la langue). C'est là la moindre qualité d'un film qui prend le temps de dérouler un récit du partage et de la tolérance admirablement mené et interprété.