Comment le dire autrement ? Le troisième film réalisé par George Clooney est une déception. Pas une catastrophe mais on a  franchement le sentiment que le réalisateur est passé à côté d'un beau sujet. Erreur de script ? Faute de casting ? Sans doute un peu des deux. Ce sont deux fautes graves en matière de cinéma que même le talent et le charme (que l'on va qualifier de « sans limite ») de George et Renée ne parviennent à atténuer. Jeux de dupes s'embourbe comme les footballeurs du début du siècle dont il est sensé nous raconter la vie. Splatchhhh.
Pourtant de l'apparition du professionnalisme dans le foot, de la duperie sur les héros (et sur la façon dont on les construit), sur le journalisme et sur la fin de l'innocence, il y avait de quoi faire un très beau film. Et pourquoi pas en essayant d'en faire une comédie sentimentale et sportive. Seulement voilà, le script a traîné un peu longtemps dans les tiroirs d' Hollywood (plus de 10 ans) et le beau George qui avait sans doute l'âge du rôle à l'époque semble (désolé d'être aussi dur, George) un peu ridicule aujourd'hui sous son casque de cuir. Le reste est à l'avenant. Les comédiens s'amusent visiblement beaucoup dans ce film mais on les regarde s'amuser. De loin. Jamais impliqué. Magnifique objet (décors, costumes, véhicules, tout est somptueux) un peu figé, cette comédie voudrait loucher vers Preston Sturges ou Wilder  mais n'est qu'une photo plate aux sentiments sépia.
Si le sport universitaire représente assez justement l'Amérique telle qu'elle voudrait être et le sport pro l'Amérique tel qu'elle est, on peut comprendre ce qui a séduit Clooney dans ce scénario ( le réalisateur ne ratant d'ailleurs aucune occasion d'expliquer le rôle de l'argent dans tout cela). Mais il fallait passer la main George et rester derrière la caméra. Le match de trop ?