Burt et Verona sont un peu paumés, hors du temps, sans obligations sociales, puisque Burt vend des assurances par téléphone, et Verona dessine (pour des ouvrages médicaux ?) à domicile, mais ils se sont trouvés, et c'est déjà là une énorme chance ! Installés dans un endroit qu'ils n'aiment pas particulièrement, banlieue américaine sans âme, mais leur permettant d'être proches des parents de Burt, ils ne nagent pas dans la prospérité, mais plutôt dans le bonheur. Mais, bientôt, leur existence un peu azimutée va changer : Verona est enceinte, et... les parents de Burt vont partir vivre à... Anvers : n'est-ce pas l'occasion de quitter leur morne (et froide) habitation, pour trouve l'endroit où ils ont envie de s'installer ? On s'attache très très vite (dès les images d'ouverture, une scène d'amour loin d'être insipide...) à ces deux énergumènes, partis pour un road movie à la redécouverte de leurs familles, et amis, avec qui les liens s'étaient distendus. De Montreal à Miami, en commençant par Phoenix, ils découvrent autant de façons fonder une famille... Une ancienne patronne pathétique, une cousine barjot aux idées barrées sur la vie de famille, d'anciens amis au grand coeur, tous montrent une idée différente du rôle de parents, que nos tourtereaux vont jauger, certaines fois ils vont flipper, d'autres approuver. Ils se rendent vite compte que personne ne s'aime comme eux. Verona rejoint aussi sa soeur, avec qui elle réussit, un peu, à évoquer leur enfance, et surtout la perte précoce de leurs parents. Nos deux amoureux voyagent ainsi aux quatre coins du pays, en avion, en train, en voiture, nous réservant des moments croustillants, attendrissants, et même assez hilarants, sur fond de bande originale très réussie. Couleurs, grands espaces, moments plus intimes mis en valeur par la caméra experte de Mendes. Ces deux personnages plus qu'attachants, excellement bien interprétés, font ressentir plein de choses !