Sur moi le temps

Anne Contensou s’est inspirée de la vie de l’un de ses acteurs pour construire le personnage principal de cette fable. Sur le plateau, Florian se présente donc en tant que comédien et gamer. Le jour, il joue au théâtre ; la nuit, il joue aux jeux vidéo. Enfant, son père lui a offert sa première console et, ensemble, ils ont passé de longues années à s’affronter dans un jeu de course automobile. Mais un jour, son père meurt. Adolescent, Florian retrouve cette vieille console. Il la rallume et y découvre le « ghost » généré automatiquement par le jeu, fantôme de la voiture ayant réalisé le meilleur chrono, évidemment pilotée par son père. Dès lors, Florian enchaîne les parties avec son père fantomatique. Mais qu’arrivera-t-il s’il le dépasse ?
L’univers du jeu vidéo irrigue ce spectacle, sans pour autant en être le sujet principal. Ce qui importe à l’autrice-metteuse en scène, c’est le « jeu » sur le vrai/faux, l’intime et la fiction. À travers ce motif qui parle aujourd’hui à presque toutes les générations, elle creuse des questionnements sur la construction de soi, en s’appuyant sur cet univers où liberté et limites se réinventent sans cesse, où l’individu et son avatar (double fantasmé de lui-même) se confondent, évoluant entre solitude et hyper connexion à une communauté. Une bien belle métaphore sur l’invention personnelle que constitue le fait de grandir.
Publié le 15/02/2023