62e2931281cbed0ba95bcde00bb3d46a484b0cbe
D24e58878c5cba5416d7ee2c82919c9d21b8bb7e
A331b2cf64ea67ade90932aa5e6b4aa9a99c6970
995a80404b467df6e2bae6414c48b5cf7b90800b
Fermer
danse

Maldonne

Maldonne (2024)
Pour sa première pièce de groupe, Leïla Ka démultiplie en cinq corps féminins sa danse venue des tripes, percutante et théâtrale.

Pour celles et ceux qui ont raté le phénomène Leïla Ka, il faut remonter à 2018, au moment où la toute jeune danseuse – interprète, entre autres, chez Maguy Marin – se révèle dans Pode ser, premier solo aiguisé comme un couteau. Deux autres ont éclos depuis, habités de la même rage tendue, de la même brûlante nécessité de faire éclater son identité d’artiste et de femme.
Dans Maldonne, elle partage pour la première fois son énergie avec quatre autres danseuses qui mêlent en choeur leurs respirations, leurs chutes, leurs transpirations, leurs robes froufroutantes et fleuries. Les gestes se propagent de l’une à l’autre, avec cette urgence et cette tension si caractéristiques de la chorégraphe. Sa danse unique n’a que faire des carcans : saccadée comme du popping, théâtrale comme du Pina Bausch, répétitive comme du Anne Teresa De Keersmaeker.
D’attitudes martiales de combattantes en postures humbles de paysannes, de combats pour la liberté en partage de secrets, le tableau qu’elles nous offrent démultiplie les figures féminines à l’infini. De Céline Dion à Gloria Gaynor en passant par Diam’s, la bande-son résonne comme un prolongement de cette sororité.
Puissamment théâtrale, d’une redoutable précision, cette pièce aux bandes de lumière tranchées promet des montagnes émotionnelles très escarpées.

Publié le 19/02/2024


Mots clés :