62e2931281cbed0ba95bcde00bb3d46a484b0cbe
D24e58878c5cba5416d7ee2c82919c9d21b8bb7e
A331b2cf64ea67ade90932aa5e6b4aa9a99c6970
995a80404b467df6e2bae6414c48b5cf7b90800b
Fermer
danse

Graces

Graces (2023)
Formée au ballet classique, la chorégraphe italienne Silvia Gribaudi s’entoure de trois ballerinos aussi sculpturaux que des statues antiques, pour mieux déboulonner les normes du corps parfait, en s’appuyant sur le sien qui n’entre plus dans les standards.

Un hymne facétieux et brillant à la liberté du corps et de l’esprit, en même temps qu’un hommage aux pouvoirs poétiques de l’imperfection, qui prend la forme d’une danse aussi virtuose que pleine d’humour.

Sur scène, la chorégraphe, icône atypique de la scène italienne, s’entoure de trois interprètes aux allures d’éphèbes, inspirés des Trois Grâces, une sculpture d’Antonio Canova montrant les filles de Zeus dénudées, aux formes classiquement parfaites. Quand son corps à elle évoque plutôt l’une des Trois Grâces de Niki de Saint-Phalle ! Elle dynamite le modèle antique pour mieux faire chavirer le culte de la perfection et de la jeunesse qui s’y rattache encore.
Dans un espace-temps suspendu, où le masculin et le féminin se rencontrent, sans rôles, le quatuor déploie une succession incessante de tableaux vivants et de scènes comiques, pour redéfinir avec fougue, humour et brio, la virtuosité au-delà des clichés et des apparences.
S’élève alors la conscience que « le beau est l’endroit où le regard se pose ». Il s’en dégage une énergie qui met à jour un pouvoir libérateur, salvateur, presque mystique, potentiellement révolutionnaire. Impressionnant.

Publié le 17/02/2023


Mots clés :