En Attendant le Peit Poucet

Deux enfants, le Grand et la Petite, se rencontrent au milieu d’une clairière. Ils y deviennent frère et sœur. Ayant fui leur pays en ruines, ils se mettent à la recherche d’un petit coin vu en rêve pour se reposer. Un caillou blanc les suit.

Ils se recueillent sur la tombe de leur mère, bivouaquent sous les étoiles, deviennent amis des grenouilles, traversent une ville en chantant, meurent et ressuscitent, font le tour du monde et frappent à la porte d’une maison. Sont-ils arrivés ?

À la demande du Théâtre National Populaire de Villeurbanne, Sylviane Fortuny reprend une pièce phare de sa compagnie, créée en 1999, alors en résonance avec les guerres des Balkans. La pièce fait aujourd’hui écho à l’actualité des migrants jetés sur les routes et les mers… Un thème concernant, à l’heure où pointent l’effroi et la tragédie dans de nombreux pays. Un troisième personnage, un écrivain-musicien, s’est glissé dans cette recréation, apportant sa note singulière. Le texte de Philippe Dorin demeure plein de finesse et d’humour. Il appréhende l’errance avec tendresse, usant de l’écriture comme résilience aux drames qui déchirent l’humanité.
Le thème intemporel du conte originel se mêle aux inventions poétiques de l’auteur de la pièce, ouvrant une perspective inattendue, drôle et profonde la fois. Une relecture puissante de l’œuvre de Perrault aux incidences multiples, interrogeant les migrations forcées en tant qu’histoire universelle, sans cesse répétée. Un Petit Poucet très actuel, qui ne manquera pas d’interpeller tous les publics.