Tempête sous un crâne

Phèdre et Dalida, deux parcours tragiques, deux histoires de femmes bousculées par le destin, deux folles possédées par la mort, deux icônes pourtant vivantes à jamais. Leurs voix se bousculent sous le crâne d'une actrice, qui se prépare dans sa loge avant de jouer l'héroïne de Racine. Des voix qui se mélangent à tant d'autres entendues et écrites par le metteur en scène Yvan Romeuf, qui tresse ensemble tous ces fils de cultures différentes. Il en tisse un canevas impressionniste, une image intime de l'artiste en proie à une foule de sensations, émotions et autres bouleversements intérieurs, comme pris de vertige au bord du précipice, avant le grand plongeon, inéluctable.

« J'avance, je gravis, je crapahute, (…) je ne peux pas m'arrêter, je ne peux qu'avancer sans regarder en arrière, on ne regarde jamais en arrière... » Ainsi se confie l'actrice incarnée par Anne Lévy, qui chante neuf titres de Dalida. Réorchestrée par Wilfrid Rapanakis-Bourg, sur des rythmes jazzy à punk rock, cette sélection donne toute sa cohérence à la ligne mélodique du spectacle, qui n'est pas un cabaret. Car si l'on chante ici, ce n'est pas pour divertir le public, mais pour accompagner un voyage dans le sensible, à travers la violence des sentiments, tel l'amour qui conduit parfois à la mort. À ne pas manquer !