La philosophie de jeu ? Renforcer chaque poste et équilibrer l'ensemble. Pour la charnière, confiance renouvelée aux "artistes français et aquitains du XXème siècle" via les toiles du tôlier François Dilasser dans Les rois ont perdu leur couronne pour un chapeau : des planètes, des jardins ou des nuages reflétés par une technique individuelle indécise, mêlant selon Olivier Le Bihan (le conservateur) « observation et mémoire, hasard et détermination des affects, liberté du geste et maîtrise des intentions ». Des formes, des couleurs, des personnages énigmatiques au service d'un schéma « ni tout à fait abstrait, ni pleinement figuratif », néanmoins pourvu de qualités certaines, entre « valeur suggestive, vitalité émotionnelle et résonnances intellectuelles ».
Au milieu, on retrouve quatre artistes contemporains bordelais associés à l'animal dans toutes ses expressions artistiques, vénéré ou diabolisé, fascinant ou repoussant, avec pour en parler (en conférence) Darwin et le créationnisme, l'Egypte ancienne, la licorne : Des animaux, des dieux et des hommes. Se démarquer sur les ailes, le boulot du Strasbourgeois Nicolas Fussler et une série de photos représentant les édifices douaniers délaissés depuis Shengen, « vision originale du processus de formation de l'Europe » aux relents contemporains.
Sur le pont !
Passé le rush touristique estival vient le temps des résolutions de début de saison pour les musées bordelais. Ambition commune : rafraîchir les lignes de projets artistiques tout neufs et en tous genres. Et comme cette année Evento s'en mêle... Revue d'effectif.
Le gros coup de l'été, c'est Evento, artificier en chef de la toute nouvelle attaque bordelaise ! En pointe Insiders, « un archipel de propositions artistiques et architecturales » basées sur différentes démarches documentaires, observatrices ou historiques, tournées vers un même but : la collecte, de folklores ou comment « rassembler des unités dans un ensemble à même de refléter les usages d'une société ».
Un élément essentiel du système soutenu par deux pourvoyeurs affutés : le designer anglais Jasper Morisson, dont les créations (sièges, meubles, luminaires, céramiques...) seront confrontées aux collections anciennes du musée des Arts décoratifs « retrouvant par son regard une actualité esthétique et historique » ; et l'artiste Nicolas Milhé, à même de perturber les défenses avec « un ensemble d'oeuvres qui met l'art à l'épreuve de l'architecture degré zéro » : un mur, un abri, un rocher, une série de constellations révélant, au jeu du détournement, un Casus Belli « aux frontières troubles autant qu'universelles ». De quoi se forger un statut de favori !
Publié le 29/09/2009
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