Révolutions russes

1907 : Serge Diaghilev réunit quelques-uns des meilleurs éléments du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg (Anne Pavlova, Georges Balanchine, Vaslav Nijinski...) pour former ses Ballets russes. Premières créations (Cléopâtre, Les Sylphides...), première tournée (Théâtre du Châtelet, Paris) et une vingtaine d'années plus tard, une reconnaissance internationale reflétée par un répertoire riche et prolifique. Largement de quoi piocher pour le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux-Aquitaine et ainsi s'associer au centenaire de son illustre prédécesseur.

Comme cadeau d'anniversaire, pas une pièce significative mais plutôt un ensemble de preuves réunies par Charles Jude : Petrouchka d'abord, destin tragique d'une marionnette maltraitée par son maître et ignorée par la ballerine aimée (lui préférant le Maure), « métaphore de l'indifférence des sentiments humains » ; Le spectre de la rose ou le rêve d'une jeune fille « délicieusement troublée », entraînée dans une danse enchantée... deux opus « marqués à jamais par l'interprétation de Nijinski » complète le directeur bordelais.
Et de poursuivre sur la disgrâce de ce dernier profitant à Léonide Massine et son fameux Sacre du Printemps, ou la reconnaissance des hommes à la Terre sacrée, en pleine renaissance... à l'époque « vécue comme une provocation chorégraphique, aujourd'hui considérée comme l'un des sommets de la musique dansée ». Y ajouter L'après-midi d'un faune avec ses nymphes, et le doute n'est plus permis.