Quatre à la suite

William Forsythe, Claude Brumachon, Thierry Malandain, Vaclav Kunes : point commun à tous ces chorégraphes ? Ils ont tous apporté leur contribution aux deux premiers opus des Quatre Tendances de Charles Jude (directeur du Ballet bordelais), pour monter une alliance d'univers chorégraphiques « forts » et variés. Association reconduite pour 2010 avec de nouvelles forces en présence : tout d'abord le Bordelais Anthony Egéa (et sa Cie Rêvolution), amenant le hip hop « sur de nouveaux territoires »... Tetris, ce sont des enchaînements rapides mêlant breakdance et travail aérien, des portées intégrant des imbrications, des combinaisons : « la technique classique vivifiée par les énergies hip hop », la danse classique « bousculée, accélérée, dévergondée ».

Car du hip hop et ses 20 danseurs, l'on passera ensuite à un duo humoristique marqué par de « spectaculaires envolées et retombées » : The Sofa signé par l'Israélien Itzik Galili, « l'un des rares chorégraphes capables de structurer un équilibre fragile entre l'humour, l'agression, le lyrisme, le sexe et l'élégance ».
Lui fera le lien entre les Tendances : Angelin Preljocaj participera à nouveau au projet à travers Annonciation, création retraçant la rencontre entre l'Archange Gabriel et la vierge Marie. Enfin, l'on en finira naturellement avec la Petite Mort de Jiri Kylian, en référence à l'état post-orgasmique « tel que le conçoivent les Français et les Arabes » : sur scène 6 hommes, 6 femmes et 6 fleurets, conçus comme de véritables partenaires de danse, « en plus indisciplinés »... De quoi évoquer « agression, sexualité, énergie, silence, développés jusqu'à l'absurde ».