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conférences

Quand Lionel raconte Jospin...

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Ses confessions constituent assurément le buzz littéraire de la rentrée. Ancien Premier Ministre, ancien basketteur (?), ancien leader socialiste héros malgré lui du 21 avril 2002, l'éléphant déchu cumule il est vrai les distinctions. Morceaux choisis.

Dernières dédicaces et le voilà, pile à l'heure. Applaudissements. Sur le papier, c'est du classique : dialogue avec son interlocuteur, puis la parole au public. Ça commence par une longue, longue introduction dudit interlocuteur. Mr Jospin attend son heure, imperturbable. En fin stratège, remerciant au préalable ses hôtes de Mollat, Mr Jospin embraye d'emblée sur ses échanges avec l'auteur, Patrick Rotman, le "simple" film prévu au départ et puis après une vingtaine d'heures d'entretien, l'envie d'aller plus loin, histoire de « développer les analyses, les anecdotes ». Va pour le bouquin, « pas des mémoires, mais des réponses à un questionnement » comme l'atteste l'écriture (un questions-réponses), « alors si certains sujets ne vous semblent pas assez développés, peut-être que l'entretien n'a pas été assez bien mené... »
En habile politicien, Mr Jospin profite de la Guerre pour expliquer son aversion pour ces « bavardages qui envahissent la politique », son respect pour « le poids des mots ». Ledit interlocuteur tente de le couper, réussit parfois, puis relance...  Son éveil politique, c'est la guerre d'Algérie, cette « politique absurde et imbécile » là où « l'indépendance était inéluctable », quelque chose qui « a joué un rôle dans ma détermination » et l'a rapproché de Rocard (eh oui) lorsqu'en 1988, ce dernier traite le cas néo-calédonien... dialogue poursuivi par Mr Jospin, 20 ans plus tard à Nouméa. Pendant ce temps, ledit interlocuteur parvient encore à le couper.

"C'EST MOI QUI VOUS DIT ATTENDEZ !"

Entre François Mittérand et Michel Rocard, son coeur balançait, mais « la personnalité de François Mittérand, ses choix stratégiques, l'idée de l'union de la gauche », tout cela a fait que « je me sentais plus proche de François Mittérand bien qu'ayant appartenu à la même gauche que Rocard ». L'interlocuteur ne semble pas convaincu (« attendez ! »), provoque, éffronté, coupe, re-coupe, Mr Jospin hausse gentiment le ton, « mais je ne m'énerve pas ! », incompréhension... Diplomate, Mr Jospin enchaîne, sourire en coin, sur sa carrière auto-avortée de diplomate  « docile et conformiste » pour rejoindre l'enseignement, la victoire de Mittérand, parce que « les Français qui n'avaient pas osé l'alternance en 1974 sont prêts à le faire en 81 », puis le premier tour des présidentielles 95, les législatives de 97 le propulsant à la tête du gouvernement, 2002 et « le sentiment général comme quoi Jospin et Chirac seront au second tour »...
À vous public : une période préférée ? « Les années où je jouais au basket »... coquin va. Plus sérieusement, « difficile de faire des comparaisons », mais « passionnant » de revenir sur les transformations politiques, sociales... et ce 21 avril 2002. Mais pourquoi ?... peut-être les tristement célèbres provovations de Claude Allègre envers les enseignants ? Mr Jospin concède les dérapages, mais rappelle bien que « la revalo de 1992 » c'était lui, avant le KO final : « le candidat à l'élection présidentielle, c'était pas Claude Allègre mais Lionel Jospin ». La politique, ce doit être ça, avoir le dernier mot.

Publié le 10/02/2010 Auteur : W. Do Nascimento

Lionel raconte Jospin, Lionel Jospin – Pierre Favier – Patrick Roitman (Seuil, Paris).


Mots clés : conférence