Passion intacte

30 ans d'une aventure musicale démarrée par trois camarades mélomanes culminent cette saison au fil d'un parcours éclectique, généreux et partageur, à l'image de Jazz en Nord et de sa saison 2016-2017.

Peu d'aventures peuvent se targuer de durer trente ans. Pourtant, Claude Colpaert, Dominique Desmons et Dominique Capelle ont su maintenir vivante et vibrante l'envie du jazz depuis leurs débuts tout en la transmettant à une série de partenaires et à un réseau d'amis fidèles. Pour cette trentième saison de jazz, les ingrédients restent les mêmes : une bonne dose de diversité, une belle répartition géographique, une pincée de découvertes, quelques poignées de têtes d'affiche : le tout mis en musique par une équipe attentive à aiguiller les connaisseurs comme les curieux. Pour ouvrir le bal, ce n'est rien de moins que Lucky Peterson qui fera résonner sa guitare au Théâtre Charcot (1er octobre). Il faudra aussi compter sur Mike Stern (15 novembre), l'inusable Manu Dibango (11 mars), Mighty Mo Rogers (16 mars) ou encore le saxophoniste Benny Golson (6 avril) entre autres grands noms.

Outre ces concerts prestigieux, les dimanches de l'impro continuent de proposer une rencontre mensuelle avec un artiste et son instrument dans un registre plus intime mais non moins époustouflant. La belle réussite de Jazz en Nord, c'est aussi d'avoir réussi à fédérer les acteurs d'un territoire plutôt que d'alimenter de stériles querelles de clocher. Ainsi avec l'emblématique rendez-vous tourquennois du Tourcoing Jazz Festival, l'équipe accueille Chucho Valdès et Joe Lovano (16 octobre) dans un Colisée de Roubaix également très heureux de pouvoir s'inscrire dans la dynamique de Jazz en Nord. Et les exemples sont nombreux de Mouscron à Bondues, en passant par la maison Folie Beaulieu à Lomme ou le Casino Barrière de Lille, illustrant les synergies efficaces mises au service d'une envie commune.

Au fil d'une saison, c'est donc en partant d'un jazz largement ouvert (du blues aux musiques du monde entier) que se dessine un voyage nourri d'une curiosité à même de plaire aux vieux routiers comme aux novices curieux. Uine ouverture inscrite dans l'ADN d'un festival qui doit autant sa persistance à la qualité de ses propositions musicales qu'à sa capacité à rester à l'écoute (y compris quand il faut faire appel au secteur privé pour pallier le manque de soutien public). S'y mêleront notamment une nuit du blues au féminin (le 1er avril avec Demetria Taylor, Rockin' Johnny et Akiu Kumar), la rencontre entre Michel Portal, Vincent Peirani et Emile Parisien (le 25 mars), Malik Mezzadri et son Magic Malik Orchestra (le 26 mai) mais aussi la Cubaine Dayme Arocena (le 9 novembre), Thomas Dutronc (le 1er décembre), les quatre voix congolaises des Palata Singers (29 novembre) ou la double affiche formée par Denis Mazhukov et Laura B and her band ( le 2 décembre). Et encore, on ne vous a pas parlé de la conférence (anglophone mais passionnante) d'Herbie Hancock sur l'éthique du jazz dont deux parties seront diffusées les 28 et 29 avril. Un an d'un parcours enthousiaste, tendu vers un simple objectif : (faire) partager l'amour du jazz et de la musique. Joyeux anniversaire.