Mots, mémoire et mystères

Avocat plutôt doué, Jon Campelli, à la mort de son père hésite à se débarasser de sa librairie pour se consacrer à une affaire prometteuse. Mais Jon, un peu à contrecoeur, finit par apprendre que son père possédait un pouvoir singulier sur les mots et les livres : à travers eux, il pouvait influencer les choix des autres. La mort de Lucas, le père de Jon prend alors une toute autre signification. Alléchant ? Sans conteste, sauf que Mikkel Birkegaard semble ne pas trop savoir par quel bout prendre son récit, perdant Jon et son lecteur dans les méandres d'une intrigue parfois confuse et dont le rythme varie sans cesse. S'il évoque très joliment le pouvoir des mots, de la lecture et la singularité de la force que les livres véhiculent, l'ensemble n'est jamais vraiment bien utilisé. L'intrigue patauge jusqu'à un final un peu tiré par les cheveux. Reste le pouvoir des Lettore et la magie évocatrice d'un pitch très séduisant, trop peut-être pour ne pas laisser un petit goût de déception à la fermeture de l'ouvrage...

Quelques années après un accident qui l'a plongé dans le coma, Jamie Byrne, chirurgien réputé reste marqué par cette expérience. Un matin, après un cauchemar, il se réveille aux côtés d'une femme qui dit être son épouse depuis six ans et avec deux enfants charmants... ce que confirme son psy, à son patient déboussolé. Mais Jamie se souvient aussi d'Inés, son épouse d'avant l'accident. Celle-ci se rappelle d'ailleurs à lui pour lui réclamer de l'argent... Il faut reconnaître à Thierry Serfaty un véritable talent pour entretenir le suspens. Ici, dans les pas d'un personnage volontaire et dynamique il ne relâche pas un instant la pression et le mystère autour de l'histoire de Jamie, entretenant savamment l'action et les questionnements du lecteur jusqu'au dénouement d'un récit joliment tenu confirmant là tout son talent de page-turner. Un bon choix pour l'été si le genre vous séduit.