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théâtre

Leçon d’éloquence pour rentrée théâtrale.

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C’est enfin la rentrée au TnBA. Certes, les exercices ne s’y pratiquent pas au tableau mais sur les planches, cependant il s’agit de connaitre ses classiques. Et c’est un vingt sur vingt pour Brigitte Jaques-Wajeman avec sa version de Pompée.

Brigitte n’a, pour ainsi dire, pas de mérite : c’est une passionnée de l’œuvre de Pierre Corneille, travailler sur ses pièces est pour elle un plaisir impossible à bouder. Il y a deux ans déjà, elle présentait en parallèle au TnBA Nicoméde et Suréna, deux des innombrables chefs d’œuvre cornéliens. Elle poursuit aujourd’hui son exploration du cycle des pièces dites « coloniales » du maitre avec cette mise en scène de Pompée, classique parmi les classiques, et prouve qu’elle a bien appris ses leçons. La pièce est présentée en diptyque avec Sophonisbe, également jouée au TnBA en novembre avec un décorum et une distribution similaires. Les deux intrigues tournent autour de thèmes tragédiens portés à leur paroxysme : les luttes de pouvoir, les amours contrariées, les batailles sanglantes et les guerres sont légions dans les deux pièces, bien que l’action soit située, dans le cas de Sophonisbe, en Algérie, et dans celui de Pompée, dans l’antique Egypte. L’Egypte, cadre impérial pour l’action, qui met en branle des personnages historiques quasi mythologiques : Jules César, son héritier Marc-Antoine, Cléopâtre, reine mythique, tour à tour amante de l’un et de l’autre, Ptolémée, roi d’Egypte.

GRANDEUR ET DECADANCE

Autant de personnages puissants qui transitent sur un plateau sobre, ou trône une immense table, sorte de petite scène sur la scène, autour de laquelle ils gravitent, telles des planètes, changeant de visage selon les cycles de leur histoire. Ainsi les mésalliances succédant aux alliances, les trahisons aux passions, n’ont de cesse de démontrer, sous la plume acérée et les vers virtuoses de Corneille, l’ambivalence du pouvoir politique. Au-delà du constat de la rivalité opposant Orient et Occident, qui sous-tend l’œuvre, c’est avec un réalisme très contemporain que Corneille constate la disparition des valeurs au profit d’intérêts personnels fluctuants. Un constat percutant qui, malgré les siècles écoulés, trouve encore de nombreux échos sur les planches et ailleurs.

Publié le 24/09/2013 Auteur : Anaïs Rouyer

Pompée, du 2 au 10 octobre au TnBA à Bordeaux.


Mots clés : théâtre