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danse

Le Grand Bain : temps danse

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Porté par le Gymnase et son directeur Laurent Meheust, Le Grand Bain version 2024 prolonge et étend le projet de Céline Bréant pour en faire le rendez-vous de la danse en région combinant avec bonheur exploration des formes et élargissement géographique.

C'est dans la rencontre entre les contraintes budgétaires auxquelles doivent faire face les lieux culturels et l'habitude régionale ancrée de mutualiser les élans, les envies et les savoir-faire que ce Grand Bain se trouve un terreau fertile au déploiement d'une large curiosité.

Parcourant la belle diversité des propositions de la danse contemporaine, le festival offre un large panorama à la fois dans les esthétiques qu'il rassemble et les sujets qu'il aborde. À Dunkerque, Sylvia Gribaudi (artiste associée au Gymnase) ouvre l'édition 2024 au gré d'une exploration légère de la figure du Grand jeté dans une démarche décomplexée et attachante, à la lisière d'une démarche documentaire Thomas Lebrun raconte dans Sous les fleurs la figure mexicaine des Muxes, « hommes fleurs », artisan de l'équilibre, Marc Oosterhof compose au Prato un parcours entre clown et mouvement empli des fragilités superbes de l'incertitude. Du côté de Lens, Ambra Senatore regarde les liens qui se créent dans In Comune, pour Martyre Malika Djardi raconte le temps qui change et abîme les corps tandis qu'au Phénix avec Club Amour Boris Charmatz fait résonner son travail avec celui de Pina Bausch et qu'à l'Opéra, Alessandro Sciarroni sauvegarde la polka chinata dans Save the last dance for me.

Il ne faut pas passer à côté non plus de Waré Mono qui voit Kaori Ito s'emparer de l'art du kintsugi (pratique japonaise qui ne masque pas les réparations), Ayta de Youness Aboulakoul porte la force de l'engagement et du collectif, Nymphalis Antiopa mêle les performances entre danse, musique et lumière dans les pas de Tania Carvalho et Matthieu Erlacher, comme Simon Le Borgne et Ulysse Zangs combinent mouvement et musique dans Ad Libitum. Autres immanquables, le Deux mille vingt trois malin et acerbe chorégraphié par Maguy Marin, Exit Above d'Anne Teresa de Keersmaeker, la rencontre entre Marco Da Silva Ferreira et Amala Dianor dans Via Injabulo et la soirée consacrée aux corps entre le Circé de Matthieu Hocquemiller et Untitled (some faggy gestures) d'Andrea Givanovitch.

Outre les moments de représentations et de performance, l'expérience collective construite par Le Grand Bain embrasse aussi une approche professionnelle via deux jours de rencontres internationales et développe d'autres approches du mouvement au travers du très fort projet Dance Well au fil d'ateliers en directions de personnes frappées de troubles de la mobilité. Avec 30 spectacles dans 15 communes, le rendez-vous - loin de se disperser - gagne en profondeur en essaimant dans une édition 2024 enthousiasmante, fruit d'un travail de très longue haleine entamé avec Danse à Lille il y a quelques décennies.

Publié le 12/03/2024 Auteur : Guillaume B.

Le Grand Bain, du 19 mars au 12 avril à Roubaix, Tourcoing, Lille, Haubourdin, Villeneuve d'Ascq, Dunkerque, Arques, Saint-Omer, Armentières, Loos-en-Gohelle, Lens, Douai, Valenciennes, Amiens et Creil. gymnase-cdcn.com