Kliniken, de Lars Norén, talentueux auteur suédois et mise en scène par Jean-Louis Martinelli, son fidèle collaborateur, se positionne véritablement comme une pièce documentaire. 13 personnages évoluent, chacun à travers son histoire, sa maladie. Mais ceux-ci ne sont pas des cas cliniques durs, la cohérence des paroles et des pensées se veut même surprenante, à tel point que le spectateur peut se poser la question de la limite de sa propre folie...Tragédies et réalité de l'exclusion sociale se confondent dans Kliniken. Comment une communauté se recompose avec de nouveaux codes, et toujours avec une hiérarchie et des lois sociales qui se remettent en place, même parmi ceux que l'on appelle les "fous". L'approche socio-psychologique de Kliniken ne fait aucun doute, explorant l'image collective des sociétés capitalistes et reflétant les classifications sociales. Sans doute un prétexte pour parler des failles du système social, mais au delà de tout, des rapports humains dans leur ensemble, au darwinisme féroce...