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Kid Francescoli : "L'idée de Sunset Blue est de raconter mon histoire, et mon lien avec la Méditerranée."

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Kid Francescoli, c'est le projet de Mathieu Hocine, une electro-pop légère et mélancolique qui emmène son auditeur dans une douce rêverie sonore. À l'occasion de la sortie de son dernier album, Sunset Blue, Sortir a pu lui poser quelques questions.

Sortir : Qu'est-ce qui t'a inspiré le titre de l'album Sunset Blue ?

Mathieu Hocine : J'ai assez tôt voulu que le mot « bleu » figure dans le titre, parce qu'il évoquait à la fois la couleur de la mer, mais aussi la mélancolie, le « blues » comme on dit. Puis l'album a avancé, tout son concept a été trouvé au fur et à mesure et s'est tourné vers des thèmes comme la méditerranée, l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, qui tournait autour de la dérive de la mer. Puis j'ai découvert en faisant des recherches par rapport aux couleurs qu'une couleur s'appeler « Sunset Red », qui est le rouge du coucher de soleil. Je trouvais que Sunset Blue était un titre qui résumait bien l'ambiance de l'album.

 

Sortir : Quels sont les thèmes que tu as voulu explorer dans cet album ? Tes sources d'inspirations ?

Mathieu Hocine : Je voulais d'abord parler de la Méditerranée, et surtout de mes liens avec cette mer. J'habite Marseille, donc je la vois tous les jours. Mon père est algérien donc j'ai des origines de la rive d'en face, j'ai vécu en Corse dans ma petite enfance, et comme tous marseillais, quand j'ai eu le permis et la voiture, je suis allé à Barcelone pour faire la fête, à Rome pour les premières vacances romantiques. Tout ça fait que la mer m'a accompagné depuis toujours et a continué à le faire durant toute la tournée précédente où l'on a fait beaucoup de concerts sur le pourtour méditerranéen : Istanbul, en Grèce, au Maroc, au Liban. Au fil des concerts, on reliait un peu tous les points. L'idée de cet album de raconter mon histoire et mon lien avec la Méditerranée.

 

Sortir : Les lieux et les atmosphères semblent prendre une place importante dans tes créations, quelles sont les raisons à cela?

Mathieu Hocine : Je pense que c'est ce qui m'inspire le plus, et surtout je pense que c'est ce qui fait le mieux la connexion quand on écoute de la musique. J'aime beaucoup écouter de la musique de manière contemplative, même si la musique ne l'est pas forcément. Je n'écoute pas que de la musique « ambiante ». Écouter de la musique en regardant défiler le paysage à travers la vitre de la voiture ou du train, en se posant à une terrasse de café, ou en regardant la mer par exemple. Ce sont des pauses que je trouve aussi inspirantes quand on crée que quand on est simple auditeur de musique. C'est pour cela que les paysage, les lieux, les voyages amènent ce côté un peu fragile qui donne l'impression qu'on est dans une autre dimension quand on écoute de la musique.

 

Sortir : Ce côté contemplatif et nostalgique, on le retrouve un peu dans cet album. Est-ce que c'est quelque chose que tu cultives ?

Mathieu Hocine : Ce n'est pas vraiment quelque chose de recherché, mais plutôt quelque chose qui me vient naturellement, qui est en moi : la nostalgie, la mélancolie, mais pas la tristesse en revanche. Plutôt le côté beau de mélancolie. L'idée est de sublimer ça et d'en tirer la beauté. Mais c'est plutôt quelque chose qui vient vers mois et que je ne cultive pas particulièrement, mais je ne peux pas vraiment m'en défaire. (rires)

 

Sortir :Côté esthétique de l'album, on dit souvent que les voix féminines sont ta marque de fabrique. Sur cet album on trouve aussi des voix masculines, la tienne mais aussi celle de Bamby H2O, rappeur américain. Est-ce que ça vient d'une volonté de se renouveler ?

Mathieu Hocine : Exactement. J'ai beaucoup collaborer avec des voix féminines notamment sur ma période avec Julia et sur le précédent album Lovers. Ça a continué sur Sunset Blue, mais je me suis demandé comment on pouvait, en gardant un socle commun aux albums précédents, tenter de nouvelles choses. Je n'avais jamais vraiment ouvert la porte à une présence masculine, au micro en tout cas. C'est ce que j'ai voulu faire pour apporter quelque chose de frais, de nouveau.

 

Sortir : De manière générale, comment choisis-tu tes collaborations ?

Mathieu Hocine : Ça n'est jamais planifié, c'est assez rare que ce soit moi qui aille vers eux, ce sont plutôt des échanges, des conseils. Au détour d'un scroll sur Instagram, sur les réseaux, tu tombes sur quelque chose que tu aimes bien, puis la personne entre en contact avec toi, après ça se joue sur un feeling, dans l'échange, dans les prods que les personnes peuvent me faire écouter, il n'y a pas vraiment de règle établie. Je pense qu'il faut que ce soit le plus naturel possible.

 

Sortir : Quels sont les artiste qui t'inspirent ?

Mathieu Hocine : Depuis toujours, les deux plus grands pour moi sont Gainsbourg et Ennio Morricone. Je pense que ce sont mes deux « figures totemiques ». (rires) Au fil du temps il y en a eu énormément. Il y a eu de la pop, du rock, ça a commencé par Oasis ou Nirvana, puis le hip-hop avec Dr. Dre, Dj Shadow, la french touch avec Air, les Daft Punk, Sébastien Tellier, puis les mélanges electro-rock de New York dans les années 2000 comme the Rapture. Aujourd'hui il y a des artistes un peu plus électroniques comme Caribou qui m'inspirent. Je ne dirais pas que j'écoute de tout, mais j'essaie de faire en sorte que ce qui m'inspire vienne le plus naturellement possible. Ça peut être un artiste dont je vais écouter toute la discographie comme Caribou, comme quelque chose que j'entends sortir d'une voiture à un feu rouge et que j'aime bien, ou de la musique qui passe dans un bar. L'inspiration peut venir d'un peu partout,

 

Sortir : Est-ce qu'en concevant ta musique, tu penses à la partie scène qui vient après l'enregistrement ?

Mathieu Hocine : C'est plutôt le sens inverse en fait. Une grande partie de l'album a été composé pendant la tournée. Il y avait certains morceaux, comme Run, run qui ouvre l'album, où je me suis dit qu'il fallait que je trouve un morceau « calibré » pour le live qui soit vraiment enthousiasmant. Comme les dates de la dernière tournée étaient vraiment euphoriques, enthousiasmantes, j'avais vraiment envie de prolonger ce sentiment, en passant par un morceau de l'album. Mais il arrive parfois que je me dise « là je vais faire un morceau qui ne sera jamais joué en live ». Ça me donne un peu des cadres qui font qu'on arrive à la fin des morceaux. Si tu essaies de tout faire en même temps, tu ne t'en sors pas. Niveau live, la dernière tournée a été très imposante et importante pour moi en tant qu'artiste, elle a forcément influencé l'album.

 

 

Sortir : Beaucoup de gens t'ont découvert avec le titre Moon, qui a explosé de façon assez soudaine. Qu'est-ce que ça a changé pour toi concrètement ?

Mathieu Hocine : Le projet était en tournée, à Paris on avait fait le Nouveau Casino, le Café de la Danse, le Trianon. C'était avant l'explosion de Moon. Après on a commencé à jouer en Europe, on a fait des tournées de quelques dates aux États-Unis. Mais Moon a marqué un changement. De 4 dates aux États-Unis on est passé à 12, d'une salle de 400 places à Londres, on est passé à une salle de presque 900. Ça a vraiment été une évolution exponentielle.

 

Sortir : Et au niveau de la création, est-ce que ça a changé quelque chose ?

Mathieu Hocine : Je pense, forcément, même si ce n'est pas vraiment conscient. Je me suis surtout dit qu'il ne fallait pas que je fasse la même chose. Parce qu'après tu te demandes « quels sont les ingrédients qui font que ça ait marché ? », mais il ne faut pas trop s'attarder dessus, sinon tu n'arrives plus à rien faire. Quand tu remontes aux origines du morceau, tu te rends compte que c'est une succession d'« accidents » de studio, donc ce n'est pas quelque chose que tu peux reproduire. Il faut juste continuer à travailler pour que ça marche encore. Mais c'est un bon exemple de morceau qui au début n'était ni un single, ni même un morceau qui était prévu dans l'album, on s'est juste dit « là on se fait un kiff », et au final c'est celui-là qui a marché. C'est la preuve qu'il faut faire comme tu le sens en studio.

 

Sortir : Tu reviens en France en novembre pour présenter ton album, qu'est-ce que tu espères de cette tournée ?

Mathieu Hocine : On déjà fait quelques dates en Allemagne, c'était super ! Les salles sont bien remplies, les gens sont en folie, c'est très agréable à voir. J'espère surtout que ça va être comme ça pendant toute la tournée. J'ai hâte de revenir en France, mais aussi de partir aux États-Unis, au Mexique, de faire le tour de l'Europe. J'ai hâte de faire toute les dates finalement, il y a toujours le même enthousiasme. Puis en France, je vais jouer dans des salles où avant je jouais plutôt des premières parties, ou dans des villes où je jouais avant dans des salles beaucoup plus petites, savoir que je vais faire ces salles-là, c'est que du plaisir.

 

 

 

Propos recueillis par Nicolas Lecomte

Crédit photo : Nicolas Despis

Publié le 27/10/2023 Auteur : nicolas lecomte

Kid Francescoli sera en concert le 17 novembre au Krakatoa (Mérignac) , le 18 au Bikini (Ramonville-St-Agne), le 23 au Rockstore (Montpellier) et le 15 décembre à El Mediator (Perpignan).


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