Après Les demoiselles de Provence, c'est donc une nouvelle preuve de la passion pour l’Histoire qui habite l'ancien patron de France Télévisions : « ça vient de mon enfance passée dans cette ville qui m’a vu naître, toute cette pierre, toute cette histoire »… Saint-Exupéry disait "on est de son enfance comme on est d’un pays", il semble dans son cas que ce soit vrai au point d'en faire un roman. Mais comment naît une telle idée ? « Après avoir visité un château pour Des racines et des ailes, je suis tombé sur cette phrase : Paulina, cette belle Arlésienne, femme de Sénèque. » Après s’être renseigné, il décide tout simplement de raconter « l’histoire d’une Arlésienne qui aurait pu être de ma famille, et qui a été entraînée dans les évènements de son siècle ».
Ces évènements parlons-en : Paulina, née en 26, fille du riche armateur Pompeius Paulinus, est mariée à Taurus, qui fuit avec sa maîtresse et disparaît dans un naufrage. Parallèlement, son fils unique meurt : elle embarque alors pour Rome, mais doit s’arrêter en Corse à cause d’une tempête. Là, elle rencontre Sénèque, philosophe exilé depuis 7 ans pour raisons politiques. Derrière, dès son arrivée à Rome, elle demande à Agrippine, la redoutable mère du futur empereur Néron, la réhabilitation du philosophe, avant de l’épouser... La jeune Gauloise devient ainsi la dame du Palatin...
« Je ne trahis pas l’histoire, je l’habille »
Arelate, l'antique Arles, an 38 après Jésus-Christ, tel est le théâtre des évènements de La dame du Palatin, nouveau roman signé Patrick de Carolis. Une reconstitution historique du déclin de l'empereur Néron, du grand incendie de Rome à la persécution des Chrétiens.
Se basant sur des faits les plus précis possibles (il a fait appel à des historiens pour re-situer les codes sociaux, les habitudes alimentaires…), l'auteur avoue néanmoins avoir dû arranger les choses de temps à autre : « La rencontre de Paulina et Sénèque a bel et bien eu lieu mais on ne sait pas où, j’ai donc inventé cette tempête qui les fait se rencontrer en Corse ».
Un roman historique écrit par un passionné, qui plus est humble de son succès, car comme disait Sénèque, "il ne faut jamais envier des fonctions haut placées car la cime est toujours proche d’un gouffre".
Publié le 08/06/2011
La dame du Palatin, de Patrick de Carolis, aux Editions Plon.