Du raffut à Saint Michel

Une fois n'est pas coutume, le ballon rond sera aussi à l'honneur d'une édition plus que jamais polymorphe, à l'image de son affiche représentant une centaure, bas du corps chevalin et buste féminin. A la croisée des genres et des gens, ce festival qui se réinvente au rythme du quartier qui l'a vu naitre l'est plus que jamais. Les fidèles sont toujours là, à l'instar de Marc Pichelin, infatigable dictaphone humain qui enregistre depuis plusieurs années l'Histoire et les histoires du quartier, les paroles de ses habitants et les sons dont résonnent ses façades et ses pavés. Et nous les offre pour des balades au casque dans l'intimité de Saint-Michel. Habituelle aussi dans le paysage, la battle de hip hop, le blind test et le bal, hébergés au 7ème étage et demi, QG du festival installé au centre d'animation.

Fidèles au rendez-vous aussi, les partenaires locaux, des Céméa aux centres d'animation en passant par les aux commerçants des capus (qui offrent en cloture la soupe à l'oignon!), et un panel d'artistes qui secoue le quartier pendant la semaine avec la complicité de ses habitants d'adresse ou de cœur. Jonas Laclasse propose des sessions street art, l'innénarable écrivain Alain Damasio se livre, la compagnie La Grosse Situation remet en question les présupposés de classe, Marien Tillet revisite Ulysse en version féministe... Les langues se mélent dans un speed dating linguistique et se délient autour de la table du resto éphèmère du festival. Dans un -toujours aussi- joyeux bordel !