Douze pieds et quatre voix

Imaginez : Thierry Rolland et Jean Michel Larqué consultent un psy. Leur problème ? Ils ne parlent qu’en alexandrins et font baisser l’audimat des matchs de foot. Une « folie douce » que l’on retrouve tout au long de la pièce, enchaînement de saynètes mettant en scène des situations du quotidien à priori banales. Seul lien, un pari : « écrire des sketchs contemporains tout en alexandrins » s’amuse l'un des comédiens, Frédéric Kneip. De ce décalage surgit un humour cocasse, bourré de références : Phèdre, Ulysse, mais aussi Freud ou les Schtroumpfs.

C’est que la pièce se veut « drôle » sans pour autant se moquer, les quatre comédiens respectant la règle d’or chère à la langue de Molière : la rime et « les 12 pieds ». Sauf qu’ici, la contrainte devient un jeu, l’alexandrin étant « dépoussiéré » et remis au goût du jour. Ludique donc, le spectacle devrait également ravir les amateurs de grands vers, les plus célèbres se glissant ici et là, au fil des répliques. Et pour ceux dont l’alexandrin rappelle de douloureux souvenirs d’école, qu’ils se rassurent : fini les drames cornéliens, place au rire ubuesque !