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Comme un lundi !

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Comme un jour de travail, mais pas tout à fait ordinaire, pour Alain Diaz, régisseur au FRAC Aquitaine depuis 25 ans. A l'approche de sa retraite et pour rendre hommage à la qualité de son travail et à sa fidélité, le FRAC a fait de lui le commissaire de sa nouvelle exposition, À lundi !, qui accroche aux cimaises les choix de cœur de cet amoureux des arts -et des artistes- contemporains.

Car être régisseur, ce n'est pas un travail exclusivement technique, c'est aussi un travail de mémoire, comme le souligne Alain en riant : « l'ordinateur c'est bien, mais il ne vous dira pas tout... ». La mémoire vivante du FRAC Aquitaine, c'est bien lui. Et pourtant, de son propre aveu, avant de rentrer au FRAC, il ne s'intéressait pas vraiment à l'art... « La première fois que j'ai vu un des aspirateurs de Jeff Koons », se souvient-il avec un sourire, je me suis dit « ok, c'est un aspirateur. Et puis j'ai appris à me familiariser avec cette œuvre ». A force de les emballer, transporter, déballer, monter, démonter, inspecter et classer au quotidien, Alain les connait maintenant sur le bout des doigts et du cœur, les œuvres du FRAC Aquitaine. Avec certains artistes aussi, il a lié une relation d'intimité. Avec Roman Opalka, qui l'a remercié de savoir accrocher correctement ses œuvres, avec Alain Séchas, bien représenté dans le fonds du FRAC et l'accrochage d'À lundi !, avec Richard Fauguet, dont il a sélectionné l'imposante et gracieuse table en verre comme épicentre de l'exposition. « La table pour moi, cela représente la convivialité », explique t-il, c'est pourquoi il a choisi de disposer autour, « comme des amies », des œuvres qui font référence à des artistes qui lui sont chers et à des membres du personnel du FRAC, qui le lui sont tout autant.

Clin d'oeils

On retrouve ainsi quatre œuvres qui sont autant d'hommages aux quatre directeurs qu'Alain Diaz a vus passer au FRAC durant sa longue carrière : Hervé Legros, Philippe Bouthier, Luce Bort et l'actuelle directrice Claire Jacquet. En complétant cette sélection par une œuvre rock'n'roll et culte du Reverend Ethan Acres, baptisée Guise of Satan et représentant les membres du groupe Kiss réalisés au crochet, Alain Diaz fait référence au CAPC (propriétaire de l'œuvre), où il a fait ses classes de régisseur. Avec le choix de l'œuvre d'ouverture, une horloge qui décompte le temps plus rapidement que la normale, il évoque les années passées au FRAC, qu'il n'a pas vues passer... Cette œuvre est destinée à être remplacée chaque semaine par une autre, choisie par un membre de l'équipe actuelle du Hangar G2. Une manière de retourner les honneurs de l'invitation qui lui a été faite, à ceux qui en sont responsables. « Beaucoup de mes collègues partent dans l'anonymat. Je suis content de l'hommage fait par le FRAC à mon travail » résume t-il avec émotion. La dernière salle de l'exposition célèbre particulièrement le travail des femmes du FRAC, dont l'équipe est, une fois n'est pas coutume, majoritairement féminine. Cet espace évoque également le jeune public, pour lequel le FRAC créé régulièrement des actions de médiation sur mesure. A l'instar d'ailleurs d'une nouvelle forme de visite participative, imaginée pour À lundi : la visite panini, référence aux fameuses vignettes qui fêtent leur quarante ans. Enfin, en guise de clôture et d'au revoir, Alain Diaz s'est offert un petit plaisir de régisseur, celui de mettre en place Culture Cult, œuvre polymorphe et polysémique d'Arnaud Labelle-Roux, qui regroupe 101 éléments dans lequel la personne responsable de l'accrochage peut piocher et agencer à sa guise, participant ainsi du processus de création. Une installation qui envahit l'espace, prenant à partie les murs, le sol... pour y conter une histoire chaque fois différente. N'est-ce pas là le privilège et le talent d'un régisseur devenu le temps d'un printemps précoce, commissaire...

Publié le 02/02/2016 Auteur : Anaïs Rouyer

 

A lundi !, jusqu'au 23 avril au FRAC Aquitaine, bassins à flots n°1, Bordeaux. Entrée libre et gratuite. www.frac-aquitaine.net


Mots clés : expos