Charlot, sors de ce corps !

« Une abstraction comique » : c’est mot pour mot la vision qu’avait Chaplin de Charlot. Des mots qui parlent à Bruce Taylor, directeur artistique de la compagnie ChoréOnyx. Car « en dépouillant Chaplin de son costume, on découvre l’artiste », l’acteur, le musicien et surtout le danseur. Sa technique ? Des « mouvements du corps » grimacés dans un langage silencieux (le mime) et présentant l'avantage d'être universel. Tel fût donc le combat de Chaplin toute sa vie : être compris de tous.

Aujourd’hui, c’est à travers le jazz que Bruce Taylor traduit l’univers (finalement) peu connu de Chaplin, retranscrit par sept danseurs bougeant au rythme de ses pitreries... Et sept, ce n'est pas de trop, voire même un peu réducteur, au regard de l'étendue des prouesses du Kid. Alors, et pour ne rien perdre du personnage, le théâtre et le chant complètent un tableau encore enrichi de hip-hop et de danse contemporaine, histoire de pimenter l'anecdote.
C'est qu'à Bordeaux, Chaplin a une saveur toute particulière, Charlot s'inspirant d'un certain Max Linder, natif de... Saint-Loubès. On le savait déjà, et avec Chaplin c'est confirmé : le monde est finalement bien petit.