Bill Callahan fit partie de cette larme de fond qui refila le bourdon à un rock en pleine dépression lo-fi. Une discographie pléthorique plus tard, cette légende semble toujours gravir le même sommet. Tels ces cyclistes fans du Ventoux, il s’offre différentes voies pour arpenter la crête de la musique populaire américaine. Le ton est grave, avec Leonard Cohen dans la roue, Will Oldham en embuscade, Johnny Cash pour pousser dans les côtes et Skip Spence à la pharmacie. Parti de loin avec des concerts quasi autistiques, Bill Callahan a fédéré une critique bienveillante et un public loyal. Sans nous faire le coup de la chenille et du papillon, Bill Callahan a su faire aimer ce personnage sombre et caustique. Cette voix d’une autre Amérique vient de sortir un de ses albums les plus accessibles, le bien nommé Apocalypse. On ne se refait pas.