Baroque’n’roll

Ça nous dit quelque chose mais on ne sait pas exactement quoi. La danse baroque, c’est « l’ancêtre de la danse classique », apparue sous Louis XIV lors des « comédies ballets de Molière ». Séduite par le mélange artistique imposé par une discipline « indissociable de la musique », Béatrice Massin regrette « l’image poussiéreuse » qu’on lui attribue... Alors la chorégraphe épure cette danse, ne gardant que traines des costumes et « matériaux » de base : des « codes d’espace » ou « une certaine façon d’avoir les pieds en contact avec le sol » pour obtenir une « matière de danse » moderne. Reste à la modeler sur la scène contemporaine.

Parce qu’ « on en a tous besoin », les songes guideront les danseurs le temps d’une ballade baroque. D’ailleurs, la musique, à l’image de Lully ou Vivaldi, aime se perdre dans les rêve, « bon ou mauvais ». Et perdre tous repères, c’est justement l’idée du spectacle, qui « joue sur l’imaginaire ». Grâce à des miroirs, « suspendus ou sur le plateau », chacun s’égare dans les reflets des danseurs. En plein rêve ? Pas d’inquiétude, les danseurs aussi perdent pied, s’évadant vers une autre planète où le sol (dans un décor de peintures) s’est transcendé en ciel. Car rêver, c’est aussi « être dans la lune ». Attention tout de même à ne pas bailler aux corneilles, Molière risquerait, lui aussi, de se fâcher.