SYMFONIA PIEŚNI ŻAŁOSNYCH

Ils sont dix danseurs et paraissent le double. L’amplitude de leurs pas, le tournoiement léger des costumes, la gestuelle tout en volutes participent de cette perception démultipliée.

Le chorégraphe Kader Attou est un peu magicien. En reprenant ce ballet virtuose écrit en 2010, il décuple les émotions contenues dans les chants plaintifs de la Symphonie n°3 du compositeur polonais Henryk Górecki. Le chorégraphe en a choisi une version intégrale bouleversante, celle dirigée par David Zinman et interprétée par la soprano Dawn Upshaw.

Tout en nuances de gris, les nappes musicales épousent une danse libérée des codes, irriguée par tous les styles et les courants. Pièce délicate, Symfonia Pieśni Żałosnych dessine les cycles de la vie, attirant les corps vers la lumière pour les repousser ensuite vers l’obscurité : de passage, mortels, mais d’une splendide humanité.