Rules For Living ou Les Règles du Je(u)

Noël, la famille est réunie pour accueillir le patriarche, qui sort de l’hôpital pour l’occasion. La cohabitation entre les 2 fils du couple et leurs compagnes s’annonce tendue. Le repas va tourner au règlement de comptes, et même au pugilat. Petite subtilité supplémentaire : les relations entre les personnages sont soumises à un ensemble de règles

Comme une métaphore des confinements successifs que nous avons subis, chaque scène démarre par une nouvelle règle, et chacune est systématiquement exposée au public, lui offrant ainsi une clé de lecture supplémentaire totalement jouissive. Elles changent constamment, se complexifient au fur et à mesure. Chaque personnage est contraint de les adopter pour continuer à vivre ensemble et jouer le jeu de la famille. Allez, rions un peu de ce qu’on a vécu, mais interrogeons-nous quand même sur ces règles mouvantes qui régissent notre présent.

Le Théâtre du Prisme s’est fait une spécialité de porter sur scène des auteurs contemporains étrangers. La compagnie lilloise jette ici son dévolu sur Rules for Living, un texte de la Britannique Sam Holcroft. L’histoire ? Nous sommes le jour de Noël. Toute la famille est réunie pour accueillir le patriarche, qui sort de l’hôpital pour l’occasion. Sa femme s’active en cuisine afin que tout soit parfait. Hélas, la cohabitation entre les deux fils du couple et leurs compagnes s’annonce tendue. Le repas va tourner au règlement de comptes, et même au pugilat... Une comédie classique, nous direz-vous ? Pas tant que ça. Car ici, les relations entre les personnages sont soumises à un ensemble de règles, lesquelles sont exposées au public avant chaque scène. L’un doit par exemple s’asseoir lorsqu’il ment. Un autre est contraint de prendre une voix ridicule pour dire la vérité. Dès lors, la salle devient pleinement complice de la pièce, qui met à nu les rapports humains entre alliances invisibles, secrets et petits mensonges...