It’s going to get worse and worse and worse, my friend
La chorégraphe met en scène et en gestes le pouvoir de la parole portée par un locuteur extatique. Extrêmement précise, d’une élégance curieusement inquiétante, la danse de Lisbeth Gruwez traduit l’engagement total de celui qui parle. L’enthousiasme bonhomme du discours cède bientôt la place à une véhémence plus trouble, un désir compulsif de persuasion. La pièce démontre, selon les propos du prêtre, que le langage est une arme redoutable. Le discours idéologique et politique ne fait pas que galvaniser les foules, il plonge également souvent celui qui parle dans un état proche de la transe. Accompagnée d’une bande-son composée de paroles diffuses, Lisbeth Gruwez distille l’essence de l’orateur et son langage corporel en une étude captivante.
Publié le 11/10/2022