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théâtre

Harlem Quartet

Harlem Quartet (2022)
Immense chant d’amour, de tous les amours, le roman de James Baldwin devient au plateau un tableau vivant et vibrant du New York noir de la lutte pour les droits civiques, dont les échos contemporains continuent de résonner avec force.

Hall Montana se souvient : Harlem dans les années 1950, la vie intense de la communauté noire, la musique, le mouvement évangélique, les luttes politiques, avec en toile de fond, la guerre qui gronde en Corée. Et puis, au milieu de tout ça, son petit frère : Arthur. Figure clef de la Harlem Renaissance, James Baldwin avait trouvé dans l’écriture un espace pour interroger et transcender son expérience d’homme noir homosexuel. Avec une musicalité unique, son roman Just Above My Head entrelace les destins d’une petite communauté qu’il a bien connue, alliant souffle lyrique et sens du détail, et une conscience politique aiguë qui donne à sa prose, au-delà de la colère et de la soif de justice, une émotion et une envergure rares. Élise Vigier en tire un spectacle ample et fort, en s’appuyant sur la traduction et l’adaptation du dramaturge Kevin Keiss. Pour capter au plus près les traces de son récit, interroger ses échos contemporains, elle s’est immergée dans Harlem avec le réalisateur Nicolas Mesdom. Sur scène, six acteurs impressionnants donnent vie à la galerie de personnages imaginée par Baldwin, réunis et déchirés par la violence autant que par l’amour. Accompagnés par deux musiciens, ils donnent à cette fresque une puissance irrésistible et une douceur poignante qui, loin de toute nostalgie, vibrent avec une force intacte dans le monde d’aujourd’hui.

Publié le 14/02/2022