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Exposition Patricyan : « D'où vient la couleur ? »

Exposition Patricyan : « D'où vient la couleur ? » (2021)
D’où vient la couleur ? Ce titre, emprunté à une série de dessins produite en 2019, annonce toutes les nuances de cette exposition qui présente un ensemble d’œuvres réalisées depuis ces vingt dernières années, sous la forme d’un cabinet de curiosités.

Si des pistes et indices sont là pour justifier d’une couleur plutôt que d’une autre, l’interrogation demeure néanmoins lorsqu’il s’agit de comprendre pourquoi la couleur est apparue multiple, vive et intense sur une œuvre et pourquoi elle est absente sur d’autres... L’imaginaire de chacun prendra le relais... Dans l’histoire de l’art, un exemple de cette interrogation se trouve dans le Guernica de Picasso. Celui-ci avait un moment songé à colorer cette toile de jaune, de bleu, de violet. Il y renoncera finalement. Entre autres hypothèses, on pense que le peintre a pu être influencé par les photos du drame parues en noir et blanc dans la presse.

L’œuvre de Patricyan se compose de dessins – à l’encre et numériques – de sculptures (textures grillagées assemblées), de groupes statuaires, de petites installations sous cloches, d’assemblages, de boîtes, de photos. Les matériaux utilisés sont souvent des matériaux peu nobles, dans l’idée de faire du précieux à partir de l’ordinaire. Aux fibres métalliques, se mêlent perles, cheveux synthétiques, poupées et autres représentations en faïence, plastique, modelages en pâte polymère.
Ils servent les moteurs créatifs de l’artiste : la mémoire, les processus de transformation, le corps, l’identité, la nature.

Dans la première salle se trouvent les sculptures animalières. Les Grandes Mues ouvragées aux couleurs vives, évoquant une transformation positive et optimiste, sont mises en correspondance avec une production diverse qui invite au dialogue avec le monde végétal.

Dans la deuxième salle se dévoile l’humain : le corps, l’enveloppe vestimentaire, l’anatomie.

Ici se trouvent des architectures désertées remplies de mémoire, des reliquaires, des talismans géants, des références et des emprunts au rituel. Des montages mettent en scène des représentations humaines issues du monde du jouet, des accents d’art populaire donnent une interprétation très personnelle de la mythologie. Les fleurs complices d’Hadès côtoient des jardins de nattes, et participent à l’évocation des tabous autour du corps féminin.
Curiosités post-confinement, on ne saurait dire si la couleur – par touches, en contraste, percutante – exprime là sur ces objets détournés cette curieuse période… Est-ce la couleur du tabou, la couleur de l’exclusion , la couleur de la dénonciation, celle des souvenirs et celle des identités ?

L’ARTISTE

Née à Tartas (40), l’artiste vit et travaille à Guiche (64). Formée à l’école d’art de Bayonne, elle expose régulièrement en France et à l’étranger (expositions collectives et personnelles, festivals, salons, galeries, centres d’art).
Contemplative de la nature, à la recherche de la plénitude, redécouvrant des techniques ancestrales, utilisant la cire comme médium depuis 2020, Patricyan travaille dans un esprit ludique. Elle fréquente les cabinets de curiosités (Florence, Prague, Madrid, Paris), et expose son travail dans des lieux qui doivent être riches de sens à ses yeux. Dans la lignée de l'école surréaliste et du pop art, elle suit aussi les pas d’artistes tels que Jérôme Bosch, Lucas Cranach, Edgar Degas, Francis Bacon. Également reliée aux femmes artistes du passé, elle se sent aujourd’hui en filiation avec l’artiste japonaise Takako Saito.

Publié le 29/09/2021