Tragique histoire d’amour, Pelléas et Mélisande de l’écrivain symboliste Maurice Maeterlinck avait tout pour fasciner Debussy qui en fit une première version présentée en 1902. C’est d’ailleurs cette version débarrassée de ses interludes et sur instruments d’époque qu’a choisie Jean-Claude Malgoire, séduit par la révolution lyrique de cet opéra et le travail sur le son de l’orchestre.

On entendra donc les violons de La Grande Ecurie et la Chambre du Roy avec des cordes en boyau et non en acier, comme depuis les années 40. Il faudra aussi avoir l’œil sur les archets qui ne seront pas animés d’un bel ensemble comme on le voit aujourd’hui mais se rapprocheront d’une manière de faire à l’époque de Debussy.
Une forêt, un château, une fontaine… Le trio Golaud (Alain Buet), Pelléas (Guillaume Andrieux) et Mélisande (Sabine Devieilhe) évolue dans un monde poétique et imaginaire qui fait dire au metteur en scène Christian Schiaretti « J’aimerais susciter une sorte d’émerveillement et une fascination complète de l’œuvre, sans complaisance, la démocratiser, la clarifier, la redonner dans sa fulgurance ».