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cinéma

No country for old men

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Texas, années 1980. Quand Llewelyn Moss, en pleine partie de chasse, débarque sur les lieux d'un règlement de comptes entre trafiquants de drogue et met la main sur une valise pleine de dollars, il ne lui faut pas longtemps pour décider de se l'approprier. Sauf que les propriétaires de la valise ne tardent pas à engager un tueur pour remettre la main sur leur magot. Commence alors une traque sanglante entre le soudeur milliardaire et son machiavélique poursuivant.

Bien plus qu'une adaptation du livre de Cormack MacCarthy, le nouveau film des frères Coen est une magistrale leçon de cinéma. Une sorte de version épurée, dépouillée et désertique de Fargo, une froide brutalité en plus et la légèreté en moins, autant qu'un retour à l'épure de Sang pour sang, premier film du duo, déjà empli de noirceur et de cadrages puissants. Dans cette course-poursuite dont l'implacabilité annoncée doit beaucoup à l'interprétation minérale, hiératique et presque désincarnée de Javier Bardem, absolument effrayant en assassin méthodique, le cinéma des Coen déploie toute son génie. Celui d'une minutie des plans, d'un dépouillement généralisé (peu de musique, dialogues rares et réduits au minimum), d'un humour glacé (et glaçant) et d'une construction quasi parfaite qui fait de l'ensemble une perle noire comme les écrans n'en avaient plus vue depuis longtemps. Tout en ruptures entre les tons et en liberté totale de traitement, le  récit déroule une ambiance sans égale : moins que du film d'horreur, pas tout à fait du film d'action, presque une errance contemplative et sans issue, No country for old men se pose comme un chef d'oeuvre remarquable en forme de réflexion sur la lente dissipation de l'humanité. Le retour des Coen parmi les plus grands cinéastes de notre époque.

Publié le 25/01/2008 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma