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cinéma

Johnny Mad Dog

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Afrique, il y a peu : Johnny, 15 ans passe ses journées avec les 'camarades' de son commando de la mort composé comme lui, de gamins nourris d'une imagerie hollywoodienne aussi violente que déformée et affublés de surnoms américains, niant ainsi leurs histoires personnelles. No Good Advice, Small Devil, Young Major et Johnny Mad Dog trimballent donc leurs  flingues et leur enfance entre pillages, violences, viols et affrontements dont ils ne comprennent pas vraiment la teneur. Dans le même temps, la jeune Laokolé tente de survivre entre un père infirme et un petit frère dont il lui faut s'occuper. Deux enfances brisées qui se croisent...

Au départ un livre d'Emmanuel Dongala, dont s'empare Jean-Stéphane Sauvaire, avide de croiser les regards du documentaire et ceux de la fiction. Deux ans de travail plus tard au Libéria avec des enfants jadis eux-mêmes soldats, il signe un film accrocheur et creux. Sa peinture du quotidien des enfants soldats, nourrie d'autant de recherches que d'échanges se montre d'un réalisme criant, entretenu par des gamins pris en train de jouer des rôles qui ont été presque les leurs. Ce substrat fort, le cinéaste le capte sur le vif, sa caméra toujours en mouvement, reste à hauteur des yeux de ces gamins qui jouent aux gangsters. Derrière ce fort ancrage réaliste, le cinéaste ne pose cependant que peu de questions sur les raisons, le devenir ou la situation des enfants soldats au Libéria et ailleurs. Aussi percutant qu'il soit, son film n'est donc qu'un constat, c'est forcément un peu dommage d'autant qu'en parallèle, une fondation a été mise en place pour suivre les enfants ayant participé au film. Ne manquez pas le générique final sur fond d'images de véritables enfants soldats, au moins aussi fortes que le film qui les précède.

Publié le 25/11/2008 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma