Algérie, Hassi Messaoud, 13 juillet 2001. Une nuit de cauchemar pour une centaine de femmes de cette cité pétrolière du Sahara. Les hommes de la ville, perdent la tête suite à un prêche de l’imam local qui appelle à la « purification » et s’en prennent à ces femmes qui vivent sans maris, travaillent pour survivre et refusent de se soumettre au joug des hommes. Tortures, viols, mutilations, la violence se déchaîne et dit l’insupportable vérité d’un événement réel révélé par Nadia Kaci dans son livre « Laissées pour mortes » (Prix des Droits de l’Homme 2010) que Mounya Boudiaf a adapté à la scène. Et là, chapeau bas. On ne peut que s’incliner devant la justesse de l’interprétation de Mounya Boudiaf et d’Hammou Graia. Jouer Haine des femmes c'est rendre la dignité à ces voix héroïques qui se sont levées contre l'oppression.
C'est mettre à distance l'horreur et en faire un poème de la résilience, nous dit Mounya Boudiaf, adepte d’un théâtre engagé et militant. En Algérie comme ailleurs, l’émancipation des femmes est un combat toujours d’actualité.