Festival les Cogitations

Irrévérencieux, engagés, parfois grossiers, toujours pertinents... voilà qui pourrait résumer la liste des artistes programmés aux Cogitations, un festival où, pour voir son nom figurer sur l'affiche, ne pas avoir sa langue dans sa poche est une condition sine qua none. Pour cette 6ème édition, l'organisation a élaboré un programme de premier choix, où conférences et débats côtoient les meilleurs spectacles du moment.
Côté scène, le quatrième spectacle de Fabrice Éboué, intitulé Adieu Hier, nous plonge dans la réalité d’un monde post-covid fait de nouveaux enjeux, où le comédien se sent déjà dépassé. Comme toujours, Fabrice Eboué est dans le partage permanent avec son public et distille ses interrogations sur le monde qui l'entoure, saupoudrant le tout de punchlines sans filtres dont lui seul a le secret.
Le festival enregistre également une représentation de Please Stand-up, un plateau d'humoristes 100% féminin. A l'affiche de ce spectacle, quatre représentantes de la scène française actuelle (Nicole Ferroni, Laura Domenge, Christine Berrou, Marie Reno) offrent au public des sketchs issus de leur one-woman-show respectifs, ainsi que des sketchs inédits en collaboration.
Les Cogitations offrent aussi quelques parenthèses musicales, et notamment celle imaginée par Giedré et Frédéric Fromet. Les deux musiciens, reconnus pour leur talent dans le domaine de la chanson satirique, se partagent la scène lors de cette carte blanche, où les dessinateurs des Cogitations viendront illustrer les morceaux joués.
Pour clôturer l'événement, le festival fait appel à un éminent spécialiste du comique de fond en la personne d'Aymeric Lompret. Dans son nouveau spectacle, intitulé YOLO, l'humoriste lillois se glisse dans la peau d'un sans-abri, qui partage avec nous ses réflexions sur l'état du monde. Évoquant tour à tour son voyage Blablacar avec un facho, ses questionnements sur le logement en France et ses aventures avec Antoine, son carlin, le comédien brille par l'efficacité des vannes distillés, qui se distinguent par leur absurdité railleuse et invitent le public au recul. Au meilleur de sa forme, Aymeric Lompret cache sous l'apparente gaucherie de son personnage une intelligence d'écriture qui s'accorde avec les thèmes de fonds abordés au long de sa prestation.  Attention, second degré et esprit critique fortement conseillés !