Sam, cadre supérieur, est licencié du jour au lendemain, contraignant toute sa famille à renoncer à son confortable train de vie pour partager un tout petit appartement sous les toits d'une grand demeure parisienne. Quand la vieille voisine chez qui la fille du couple prend des leçons de piano meurt, un espoir de changement naît pour la famille et pour Marie, qui rêve d'autre chose que de vols à l'étalage et de rappels d'huissiers.

Dans les parcours parallèles de ses personnages, Benoît Graffin s'attache à saisir les soubresauts d'une époque pas simple. Si à ses débuts le film y parvient, les rebonds d'une intrigue cahoteuse et quelque peu chaotique, à cheval entre la chronique sociale et des épisodes plus boulevardiers, finit par tirer le tout vers une comédie maladroite parce qu'hésitante. Entre un arrière-plan fortement nourri de réalité et les frasques quelque peu grossières de cette famille décomposée, Graffin peine à trouver un équilibre que les comédiens eux-mêmes semblent mettre du temps à trouver. Baer en papa perdu et accroché à ses rêves paraît quelque peu éteint tandis que Sandrine Kiberlain campe comme elle le peut une mère épuisée et perdue. Derrière des soubresauts de l'intrigue, c'est le parcours de ce couple qui forme le cœur du film et dans son sillage une question lancinante : la perte du travail et des moyens qu'il procure annonce-t-elle forcément un inexorable malheur ? Une question à laquelle, le film, à force de détour ne répond pas vraiment, en dépit de ses promesses.