Un décor raffiné, aux influences asiatiques subtiles et surannées, façon nostalgie de l'Indochine. Cages à oiseaux chinées, tapisseries florales, éclairage tamisé par des lampions de papier et instruments de musique chinois sur les murs de moellons de cette authentique demeure bordelaise au plafond vouté. Dans l'assiette, ou au creux du zhēng lóng (le célèbre panier rond en bambou, expert en cuisson vapeur), des délices qui fusionnent avec habileté la cuisine honk-hongaise et chinoise à la gastronomie française. La carte propose quatre entrées, quatre plats et deux desserts qui varient chaque mois pour s'adapter au fil des saisons (et de leurs produits), ainsi que de l'imagination des chefs, Harmony et Jérôme Billot (qui, de retour de Honk-Hong, ont posé leurs valises à Bordeaux). En novembre, les moules des bouchots, le saumon ou les clémentines trouvent ainsi une place de choix dans le menu, twistés par du curry, du lait de coco ou de l'algue nori. Ici donc les bouchées vapeur se parent de foie gras, le magret remplace avantageusement le traditionnel canard laqué. Le souvenir des saveurs subtiles et audacieuses des wontons de crevettes parfumés au foie gras et des noix de Saint-Jacques avec voile de riz, jus aux champignons et écume salée est vivace. Heureusement que la carte change, cela fait une bonne raison d'y retourner.